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1 ♦ Rare Contenu d'un pot. Les « potées de lait destinées à faire le beurre » (Balzac).2 ♦ Plat (analogue au pot-au-feu) composé de viande de porc ou de bœuf bouillie et de légumes variés. Potée auvergnate, champenoise, lorraine. Potée aux choux. « ces potées où se mêlent toutes les viandes de la ferme, tous les légumes des jardins » (Duhamel).II ♦ (1562) Techn. POTÉE DE..., se dit de diverses préparations (poudres, mélanges) utilisées dans les industries. Potée d'étain, qui sert à polir le verre, les métaux, les pierres précieuses, à la préparation des émaux. Potée d'émeri.potéen. f.d1./d Plat de viande bouillie avec des légumes, à quoi on ajoute souvent des salaisons.d2./d TECH Potée d'étain: mélange d'oxydes de plomb et d'étain employé pour le polissage des métaux et dans la fabrication des émaux.|| Potée d'émeri: poudre d'émeri, abrasive.⇒POTÉE, subst. fém.A. —1. Peu usuel. Contenu d'un pot. Ce qui lui arrivait le plus souvent, c'était une grande potée d'eau froide sur la tête (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p. 83). J'aurais (...) aimé savoir si vous consentiriez à me vendre quelques potées de ces fleurs que vous cultivez (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 235).2. P. anal. ou au fig., fam., vieilli. Potée de. Grande quantité de, grand nombre. Potée d'injures. Mougil Bey a dû partir ce matin avec sa femme et sa potée d'enfants pour la Nubie (FLAUB., Corresp., 1850, p. 78). Un grand garçon, assis (...) brassant avec un sien ami une potée de dominos gras (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p. 28).— Loc. fam. Éveillé comme une potée de souris. Très éveillé, très vif, très gai. Le dortoir, d'un bout à l'autre éveillé comme une potée de souris, riait haut, se mitraillait à coups de bonnet de coton (COURTELINE, Femme d'amis, Tante Henriette, 1894, p. 63).3. ART CULIN. Plat régional chaud composé de viande (de boeuf et/ou de porc) bouillie, accompagnée de lard, de saucisses et de légumes variés. Potée de choux, au chou et au lard; potée auvergnate, champenoise, lorraine. La tournure des filles craonnaises, que les potées et le lard froid engraissent trop tôt (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 246).B. —Spécialement1. CÉRAM. Potée (des potiers). Mélange à base d'ocre rouge servant à plomber la poterie lors du vernissage. (Dict. XIXe et XXe s.).2. INDUSTR. CHIM., MÉTALL. Potée (d'étain). ,,Poudre d'oxyde d'étain qui sert à polir. La potée d'étain s'emploie pour le lustrage`` (NOËL 1968). Le polissage s'effectue sur la même table, mais les moellons sont remplacés par des disques garnis de feutre épais et dur continuellement imbibés de «potée» ou colcotar ou rouge d'Angleterre, c'est-à-dire l'oxyde de fer (Cl. DUVAL, Verre, 1966, p. 73).3. FOND., MÉTALL. Potée (d'émeri). Mélange à base d'argile entrant dans la fabrication des moules de fonderie. V. émeri ex. de A. Leclerc. Moule de potée (vx). ,,Moule de fondeur fait d'argile, de bourre et de crotte de cheval`` (DUVAL 1959).Prononc. et Orth.:[
], [po-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1200 «contenu d'un pot» (La Naissance du Chevalier au Cygne, Elioxe, 2440, éd. J. Mickel, p. 54); 2. XVe s. [éd.] cuis. (TAILLEVENT, Viandier, éd. J. Pichon et G. Vicaire, p. 66: pour faire une potée de langue de beuf et de tetyne de vache, soyent cuytes, et soient prins le bouillon où seront cuytes, et soient copées les langues et tetines par menus morceaux, comme fèves, et frisés au lart, et de l'ognon qui soit tranché menu); 3. 1640 fig. il est esveillé comme une potée de souris (OUDIN Curiositez). B. a) 1562 «produit de calcination de certains métaux ou alliages» (DU PINET, Hist. du monde de C. Pline Second d'apr. FEW t. 9, p. 267a); b) 1676 «poudre d'oxyde d'étain pour polir les métaux» (FÉLIBIEN, p. 708). Dér. de pot1; suff. -ée, v. -é. Fréq. abs. littér.:35.
potée [pɔte] n. f.ÉTYM. XIIe; dér. de pot.❖———1 Rare. Contenu d'un pot. → Bolée, écuellée. || Verser une potée d'eau (→ Fricot, cit. 2).1 Elle ne voulait pas, disait-elle, enlever la crème des potées de lait destinées à faire le beurre.Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 323.2 Fam. et vx. Grande quantité. || Une potée d'enfants (Académie). — ☑ Loc. fam. Éveillé (cit. 36) comme une potée de souris : très éveillé, très remuant, en parlant d'un enfant (Mme de Sévigné). — REM. Cette expression qui date du XVIe s. (Oudin) a été refaite par des philologues (Boissonade, Legoarant, in Littré) en « comme une portée de souris ».2 Être admiré et honoré chez soi, quand on ne peut raisonnablement s'attendre, au dehors, qu'à des potées de malédictions (…)Léon Bloy, le Désespéré, p. 174.3 Plat analogue au pot-au-feu, composé de charcuteries (salé, saucisses) ou de viande de bœuf bouillie, et de légumes (choux, carottes, navets, pommes de terre…). — REM. Le mot s'applique aux plats n'ayant pas d'autre désignation (comme la choucroute), par ex. au « plat bernois » (choucroute au bœuf). || Potée champenoise, lorraine.3 (…) ces potées où se mêlent toutes les viandes de la ferme, tous les légumes des jardins et que seuls connaissent les pays agricoles dans leurs heures de sérénité.G. Duhamel, Biographie de mes fantômes, IV.———II (1676). Techn. || Potée de…, se dit de préparations (poudres, mélanges) utilisées dans les industries. — Potée d'étain : oxyde d'étain impur, mélangé à de l'oxyde de plomb pulvérulent et qui sert à polir le verre, les métaux, les pierres précieuses, à la préparation des émaux. — Potée d'émeri. ⇒ Émeri.♦ Absolt. Mélange à base de terre dont on fait les moules de fonderie. || Moule de potée : moule des statues destinées à la fonte, fait d'un « mélange de terre, de fiente de cheval et de poils de bœuf » (Réau). — Potée des potiers : eau mêlée d'ocre rouge, dont on enduit les poteries pour pouvoir les plomber.
Encyclopédie Universelle. 2012.